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Point de vue | Une relève inexistante !

Point de vue

 

Nous sommes dans une période où le tennis tunisien marque un temps d’arrêt cherchant en vain des talents pour le futur. A part quelques noms, le constat est très alarmant pour les sélections des jeunes qui enchaînent avec les petits résultats et les échecs dans les championnats d’Afrique des jeunes et les tournois ITF juniors. Aujourd’hui, nos juniors ne sont plus capables de passer deux tours sur un tournoi ITF junior grade 4, ce qui est très grave ! On n’a plus de joueurs et de joueuses lauréats en Afrique, point de départ conventionnel pour réussir plus tard. Il y a donc la grande Ons Jabeur, et il y a un groupe de 4 joueurs seniors qui rament avec beaucoup de temps perdu, et puis franchement et pratiquement rien. Où sont ces jeunes de talent qui peuvent gagner, qui promettent, qui proposent quelque chose de solide ? C’est une inexistante relève à notre sens, si l’on veut parler du calibre de Ons Jabeur et de Malek Jaziri. Et pendant ce temps, la FTTennis continue sa traversée du désert: aucune politique technique en profondeur, pas de directeur technique valable (justement depuis 2014, c’est l’obstination à faire du surplace et à ne pas enrôler quelqu’un d’expérimenté), des sélectionneurs en bonne partie manquant de vécu et de savoir, et pourtant les moyens sont là et l’argent est disponible. La FTT et sa présidente assument la plus grande responsabilité de ce que cette jeune élite vit. C’est une fédération qui n’a plus de vision technique en dépit d’un bon circuit de tournois implanté en Tunisie, c’est une fédération qui ne fait pas son boulot, celui de bien gérer les sélections des jeunes et la formation d’entraîneurs. Si nos jeunes ne sont plus doués et gagneurs (depuis un très bon moment), c’est aussi parce que les clubs y sont pour beaucoup, travaillant chacun à sa guise. Ces clubs se sont transformés en des boîtes de faire de l’argent (ce qui est légitime à un certain degré), mais pas d’usines de futurs talents. Et quand il n’y a pas de ligne directrice technique et quand un entraîneur de jeunes devient un métier facile et accessible à n’importe qui, le produit ne peut pas être de grande qualité. A cela, il faut ajouter les dérives de plusieurs parents de jeunes talents qui improvisent et qui se livrent des conflits qui ne font que perdre beaucoup de temps à leurs joueurs. Sans vis-à-vis costaud, sans suivi, des parents aisés se permettent de diriger la carrière de leurs enfants avec de l’argent fou dépensé sur ces cours particuliers inutiles. Aujourd’hui, c’est un chaos collectif et un pernicieux égarement de nos jeunes et de nos sélections des jeunes. Demain, on risque de perdre davantage du terrain et surtout de vivre sur les souvenirs de Ons Jabeur et de Malek Jaziri.

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